Cevidorées et le dilemme du consommateur

Dilemne

Cevidorées est née d’une belle idée : regroupons nous et agissons pour contribuer à limiter l’impact de notre consommation d’énergie sur l’environnement : il s’agit de mieux consommer et de moins consommer.
C’est à cette ambition que répond les nombreuses rencontres de conseil et de soutien aux particuliers que nous avons réalisé durant toutes ces années, mais aussi – et surtout – la mise en place de nos 15 installations photovoltaïques et leur production locale d’électricité décarbonnée.
Et ça, ça fonctionne vraiment bien.

L’étape suivante consistait à distribuer directement cette énergie propre à nos proches voisins ; c’est l’objectif des boucles d’Auto Consommation Collective d’électricité. La première fonctionne à Anse, la seconde est en cours d’étude autour de Val d’Oingt.
Et là, on a un problème.

Pour que ça marche, il nous faudrait plus de clients gros consommateurs d’électricité en journée et durant les mois d’été, c’est-à-dire lorsque nos panneaux produisent le plus. A défaut, notre modèle n’est pas viable économiquement.  Nous avons donc recherché des artisans ou des petites entreprises (boulangerie, boucherie, horticulteurs...) qui ont besoin d’énergie quand il fait chaud. Certains nous ont rejoint, mais beaucoup d’entre eux arrivent à négocier des prix d'électricité assez bas, inférieurs à ceux que nous proposons et ne sont donc pas partants pour ce projet.
Restent les particuliers, alors...
Ce sont les propriétaires de piscine ou de systèmes de climatisation qui ont le meilleur profil pour nos boucles d’Auto Consommation Collective parce qu’ils consomment massivement précisément lorsque nous produisons. Mais… Piscine… Climatisation… Est-ce à nous d’encourager une surconsommation que l’on pourrait qualifier « de confort » ? Et, comme le faisait remarquer l’un d’entre nous, que devient alors notre objectif de soutien à la sobriété ?

Et pourtant, dès lors que la piscine et la clim existent, peut-être vaut-il mieux qu’elles soient alimentées en ACC plutôt qu’en soutirage sur le réseau ?

L’effet « rebond » est connu depuis longtemps : j'installe des panneaux sur mon toit, donc ma facture d’énergie baisse ; donc, à coût constant, je peux consommer un peu plus ; donc… j'installe une clim ! Résultat pour la planète : nul !  De la même manière, le recours à ces gros consommateurs en journée pour compléter notre boucle ACC pose la question de la cohérence de notre Centrale Villageoise.

Une réflexion à poursuivre…

Bernard Lemaignan