Nouveaux tarifs d’achat de l’électricité

Vers un nouveau modèle pour Cevidorées ?

Rachat EDF

Depuis quelques semaines, un nouvel arrêté vient modifier les conditions du rachat par EDF de l’électricité que nous produisons. Quel impact pour notre centrale villageoise ?

Jusqu’à présent, EDF était « obligé » de nous racheter l’énergie que nous produisons. C’est intéressant pour nous (et pour nos banques...) parce que le tarif de rachat, fixé par arrêté, reste quasiment inchangé pour toute la durée de notre contrat avec EDF (20 ans). Ce principe de « l’achat obligé » constituait une manière de subventionner le développement de l’énergie solaire et, de fait, il a contribué à l’essor important des ENR en France.

Les choses sont en train de changer.

Ce dispositif de soutien n’existe plus pour les installations photovoltaïques d’une puissance inférieure à 9kWc. Il n’y a plus de « tarif de rachat » pour ces installations de type domestique, celles qui se multipliaient sur les toitures de maisons particulières. Il va bientôt disparaitre aussi pour les installations supérieures à 100 kWc, c’est-à-dire d’une surface de panneaux supérieure à 450 m².

Ce nouvel arrêté n’a pas trop de conséquences immédiates pour Cevidorées : en effet, toutes nos installations photovoltaïques bénéficient déjà d’un contrat d’achat de l’électricité par EDF et, de plus, se situent dans la tranche de puissances intermédiaires, entre 25 et 100 kWc ; les tarifs de rachat ne changent pas pour ce type d’installations.

Mais il pose tout de même des questions pour l’avenir :

- D’une part, il risque d’entraîner un ralentissement fort au développement des petites installations domestiques. Le développement « en masse » de la production locale d’électricité décarbonée, qui est tout de même une de nos raisons d’être, va s’en ressentir.

- D’autre part, nous aurons du mal à trouver une rentabilité suffisante dans ce nouveau cadre règlementaire : les prix d’achat vont progressivement être revus à la baisse et, pour les plus grosses installations, supérieures à 100 kWc, nous devrons bientôt passer par un appel d’offre pour vendre notre électricité. Cela signifie plus de démarches administratives et un prix de rachat plus faible.

- Enfin, cet arrêté montre que nous atteignons maintenant un niveau de production qu'il va falloir réguler et rapprocher au mieux de la demande d’électricité. Pour nous, cela signifie rester attentif aux solutions de stockage : c’est ce qui permet le mieux d’adapter la production à la consommation.

Mais tout n’est pas sombre : ces nouvelles dispositions règlementaires visent à favoriser l’autoconsommation. C’est vers ce type de projet qu’il nous faut réorienter Cevidorées : soutenir les projets d’autoconsommation individuelle et déployer des boucles d’autoconsommation collective.

Notre première boucle d’Auto Consommation Collective fonctionne à Anse depuis le 1er avril dernier : 5 consommateurs locaux, particuliers et PME, se partagent l’électricité que nous produisons sur la toiture des services techniques de la commune. Nous travaillons en ce moment même à un second projet sur un périmètre étendu autour de Val d’Oingt où nous disposons de plusieurs centrales de production.

A suivre donc !

Bernard Lemaignan